Lors de mes différents stages dans le cadre de mon régendat en Sciences-Humaines, j’ai été confrontée à plusieurs situations qui m’ont personnellement fortement interpellée. Toutes les phrases que je vais donner en exemple ci-dessous ne sont pas le fruit de mon imagination, mais ont été citées par des professeurs (les noms des élèves sont fictifs) : 

​

• “ Matthieu est de nouveau et encore en échec en math, il est bête ou quoi ? Il ne fait aucun effort ! Je pense que c’est peine perdue pour lui, il n’y arrivera pas sauf si les miracles existent.”

• “Je donne mon cours de manière magistrale, c’est ce qui fonctionne le mieux. Au moins, les élèves m’écoutent, prennent note et je vois directement qui n’est pas attentif. “

• “Piaget avait raison, il existe qu’une seule vraie forme d'intelligence : l'intelligence logico-mathématique. Le psychologue, qui défend  les intelligences multiples, sa théorie c’est du grand n’importe quoi.”

• etc.

 

Ces remarques ne m’ont évidemment pas laissée indifférente mais en tant que stagiaire nous ne pouvons rien dire et aucune intervention de ma part n’aurait été tolérée par mes maîtres de stages.

 

J’ai toujours été convaincue et une fervente défenderesse de la théorie de Howard Garder (1983) sur les intelligences multiples. Pour plus d’informations sur sa théorie, cliquez-ici. Les écoles suivant le modèle d'enseignement plus “traditionnel” et valorisent la plupart du temps seules deux types d'intelligence mesurant les capacités verbales et logico-mathématiques. Cependant, il existe 6 autres formes d’intelligences. Des intelligences multiples qui permettent à chaque enfant d'être différent, de répondre à leurs besoins spécifiques et de pouvoir s'épanouir à leur manière.

​

Elles permettent également d'avoir une vision plus juste et moins réductrice du profil d’un enfant que celle exprimée par le test du QI qui ne reprend que deux intelligences, logico-mathématique et verbale. Il ne prend donc pas en compte les autres formes d'intelligences. Un enfant pourrait avoir un QI très faible sans pour autant avoir une déficience mentale. Quand on réalise  un testing, ce n’est pas le Q.I qui est important mais bien l’analyse de tout ce qui peut être observé dans ce testing, à savoir : les forces et les faiblesses de l’enfant, les compétences sur lesquelles on peut s’appuyer, etc. C’est le profil intellectuel qui est intéressant pour pouvoir travailler avec l’enseignant et adapter un enseignement et une pédagogie aux besoins spécifiques de l’enfant.

​

Laurence Nicolaï, psychopédagogue et directrice du Centre pour la valorisation des intelligences multiples(CVIM) explique:  "On a toutes ces formes d'intelligence en nous. "Elles se développent différemment en fonction de l'individu. On a tous des intelligences dominantes et des intelligences moins sollicitées. Pour arriver à un épanouissement personnel, il faut valoriser ses points forts, mais aussi travailler les points faibles. Cela permet de se structurer, d'apprendre le goût à l'effort..., ajoute-t-elle. Toutes ces intelligences sont, par ailleurs, liées entre elles, elles sont interconnectées. Lorsque l'on pratique une activité, ce sont donc plusieurs formes d'intelligence qui sont mises à contribution. Par exemple, faire du sport dans un club, avec d'autres personnes, permettra d'exploiter aussi bien l'intelligence kinesthésique que "l'intelligence interpersonnelle.”

​

Grâce et en lien avec les différents cours d’orthopédagogie et suite à mes recherches, je prends aujourd’hui le temps d’analyser un outil pédagogique  qui me tient à coeur et qui est pour moi plus que pertinente à exploiter en tant qu'enseignante et future orthopédagogue : “Les Octofun”

 

Les Octofun illustrent une famille de  8 boules d’énergie issues de l’imagination de Françoise Roemers-Poumay et est inspirée de la théorie des intelligences multiples d’Howard Gardner. À partir des Octofun, cette enseignante a ainsi créé plusieurs outils permettant aux enfants de comprendre le concept des intelligences multiples et de le concrétiser dans leur vie de tous les jours.

 

Les Octofun se basent sur trois grands axes :

 

-       Les intelligences multiples.

-       Les gestes mentaux où les enfants sont acteurs de leurs apprentissages.

-       La psychologie positive dont le but est de renforcer l’estime de soi et la motivation de chaque enfant.

​

En lien avec la théorie vue au cours et la psychologie positive, Il est important de reconnaître nos émotions et de les ressentir. Les émotions sont liées à nos besoins. Derrière chaque émotion, il y a un besoin (tristesse, être réconforté/ colère : besoins de changement/ joie : partage).  De plus, nos émotions nous guident quotidiennement  dans nos activités cognitives, sociales, culturelles etc.

​

En tant qu’enseignante et future orthopédagogue, il est primordial de travailler sur les émotions des enfants tant au niveau de leur reconnaissance, de leur expression et de leur gestion afin que celles-ci ne deviennent un obstacle aux apprentissages.

 

La psychologie positive et “la pédagogie” des Octofun permettent donc de reconnaître, d’exprimer et de gérer ses émotions pour une meilleure harmonie avec soi-même, avec les autres et par conséquent une meilleure estime et confiance en soi.

​

Comme expliqué sur le site des Octofun :

​

La méthode Octofun est avant tout une démarche permettant à chacun d’exploiter son potentiel :

​

• C’est une approche pédagogique ouverte permettant de trouver ou de retrouver des manières plus naturelles d’apprendre.

• Son objectif est de donner des outils permettant de transformer l’apprentissage en plaisir visant ainsi à l’améliorer (l’enfant joue et ne travaille pas !).

• Le principe fondamental est le suivant : donner aux enfants un cadre sécurisant leur permettant d’être acteurs de leurs apprentissages.

• Cette approche se base sur un cœur d’idées essentielles par exemple : prendre plaisir à ce que l’on fait, mettre en oeuvre toute la personne, etc.

​​

Les Octofun proposent  des outils diversifiés et créatifs que nous devrions tous et toutes utiliser comme par exemple “le planning mathifun” :

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​