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Dans le cadre de l’approfondissement du cours « enfants malades », nous avons eu la chance de visiter à Liège, l’école fondamentale et secondaire communale Léopold Mottet, une école d’enseignement de type 5.

C’est une école aidant principalement des enfants en phobie scolaire dont certains sont atteints de troubles oppositionnels. Pour plus d’informations sur cette école, cliquez ici.

En rentrant dans le bureau de la directrice, à ma plus grande surprise, en dessous de son bureau, il y avait un chien. J’étais étonnée de voir un chien dans une école et surtout dans le bureau d’une directrice. Celle-ci nous a expliqué qu’elle avait acheté Muchu pour améliorer principalement le bien-être, la qualité de vie des élèves dans l’école et les compétences relationnelles et sociales de ces élèves. Dès les premiers jours, Muchu est devenu le centre d’attention de tous ses élèves. À chaque fois que les élèves passaient devant son bureau, ils regardaient ce chien et essaient d’attirer son attention. Il a permis aux enfants plus agressifs de se calmer et de rentrer en contact avec les autres élèves. Certains élèves qui ne s’adressaient jamais la parole avaient maintenant un nouveau sujet de conversation en commun.


C’est envoyant l’émerveillement, le bonheur, la bienveillance, la joie dans les yeux de ces enfants dès qu’ils voyaient Muchu, « leur mascotte » qu’un questionnement est né.

 

Pourquoi ne pas plus souvent utiliser et proposer des animaux pour aider des enfants à surpasser leurs difficultés ? Pourquoi ne pas utiliser l’effet thérapeutique que peuvent procurer des animaux pour aider des enfants atteints de troubles oppositionnels avec provocation ?

 

En tant que future orthopédagogue, il est primordial de constamment changer et adapter ses stratégies, outils, techniques pour répondre au mieux aux besoins spécifiques d’une personne. Dès lors, pourquoi ne pas proposer comme méthode d’aide la zoothérapie pour des enfants atteints de troubles oppositionnels ? Est-il possible par la zoothérapie  de les aider à canaliser leurs émotions, leur agressivité, leurs d’humeur irritables/colériques, leurs comportements d’argumentation défiant l’autorité et leurs comportements vindicatifs ?

  • Tout d’abord, qu’est-ce qu’un trouble du comportement ?

Il existe deux types de troubles du comportement : le trouble oppositionnel avec provocation et le trouble des conduites. Comme nous l’avons vu au cours d’introduction aux troubles oppositionnels, je me base sur les critères du DSM V pour définir précisément les troubles d’oppositions avec provocation et les troubles des conduites.

 

Les troubles oppositionnels avec provocation sont caractérisés par un ensemble de comportements d’opposition, de désobéissance, de provocation et d’hostilité envers les adultes. Ces troubles peuvent être diagnostiqués seulement lorsque quatre comportements de la liste dans le DSM V ( méprisant et vindicatif, s’emporte facilement et se met en colère, conteste ce que dit l’adulte, susceptible et agacé par les autres, colérique et ressentiment, fait souvent porter à autrui la responsabilité de ses erreurs ou de sa mauvaise conduite, défie ou refuse de se conformer aux règles ou demandes de l’adulte , provoque les autres de façon délibérée ) sont récurrents pendant 6 mois. ce trouble présente deux composantes majeures :

 

L’opposition :

L’enfant fait preuve de résistance active aux exigences et aux limites inévitablement imposées par la vie de groupe ; il refuse le compromis même raisonnable, comme il refuse d’accepter la responsabilité de ses actions lorsqu’on les lui reproche ou qu’elles lui occasionnent des ennuis ; et quand il se voit forcé à obéir ou limité dans ce qu’on lui permet de faire, les crises de colère et les rancunes sont fréquentes et souvent prolongées.

 

La provocation :

L’enfant a une tendance marquée à vouloir toujours tester les limites et contester les exigences imposées. Il semble souvent prendre du plaisir à provoquer, à ennuyer et agacer les autres. Par contre, il accepte mal d’être lui-même provoqué ou simplement taquiné. Il a un manque de tolérance à la frustration, a peu de patience et est particulièrement susceptible.

 

Tandis que le trouble des conduites se manifeste par des comportements perturbateurs graves de manière répétitive et persistante. Ces comportements ont pour but de bafouer les droits fondamentaux d’autrui. Pour donner le diagnostic de trouble des conduites, il faut au minimum trois critères du DSM V lors des 12 derniers mois et un des critères lors des 6 derniers mois. Le trouble des conduites est un trouble particulièrement grave, par son ampleur, sa persistance, ses représentations et ses répercussions multiples autant pour l’entourage et les victimes de l’enfant ou de l’adolescent, que pour son propre développement. Ce trouble ne se présente pas qu’à l’adolescence et peut parfois commencer très tôt. Les caractéristiques personnelles des jeunes ayant un trouble des conduites sont très semblables à celles qu’on observe dans le trouble oppositionnel, mais leurs comportements entraînent de beaucoup plus lourdes conséquences.

  • Qu’est-ce que la zoothérapie ?

La zoothérapie ou thérapie assistée par l’animal ou bien thérapie par la médiation animale est une approche globale qui repose sur le principe qu’il existe naturellement des liens entre l’humain et l’animal.

Concrètement, la zoothérapie est une technique thérapeutique, qui se pratique en individuel ou en groupe. Elle est caractérisée par l’utilisation d’un animal sélectionné et entraîné avec lequel un intervenant formé travaille pour favoriser un changement positif sur plusieurs plans (cognitif, physique, psychologique, social ou affectif). Il ne s’agit donc pas uniquement d’animations de type récréatif avec des animaux dans le but simple de distraire. C’est une voie d’accès pour aider la personne dans ses problèmes personnels, grâce à la relation à un animal.

 

Attention, la zoothérapie ne guérit pas et n’est pas une médecine. L’animal n’est pas un médicament, ni un thérapeute, mais bien un médiateur.

  • Qui sont les intervenants en zoothérapie ?

L’intervenant en zoothérapie est une personne qui a une formation de base (diplômée) dans le domaine pédagogique, social ou de la santé (exemple : éducateurs pour les personnes handicapées ou en difficulté sociale, infirmiers), mais qui n’est pas précisément thérapeute et qui a fait une spécialisation en zoothérapie. Un orthopédagogue pourrait donc être un intervenant en zoothérapie.

Le zoothérapeute est un thérapeute certifié en thérapie (exemple :

physiothérapie, kinésithérapie, ergothérapie, psychothérapie, etc.) qui a une spécialisation en zoothérapie et qui a ainsi introduit l’animal dans sa pratique professionnelle.

 

La zoothérapie est bien une  spécialisation. Au même titre qu’il existe des infirmières

psychiatriques pédiatriques. Il existe à présent des infirmières zoothérapeutes, des

éducateurs spécialisés zoothérapeutes, des psychologues zoothérapeutes et pourquoi pas des orthopédagogues zoothérapeutes.

  • Qui peut bénéficier de la zoothérapie ?

La zoothérapie peut être appliquée à de nombreuses situations, voici quelques exemples :

  • Les personnes souffrant de maladies mentales ;

  • Les enfants dans le spectre de l’autisme ;

  • Les enfants victimes d’abus ;

  • Les enfants souffrant de troubles de comportement ;

  • Les personnes hospitalisées, enfants comme adultes ;

  • Les personnes en réhabilitation ;

  • Les personnes âgées souffrant de maladies chroniques et/ou de troubles de mémoire ;

  • Les personnes handicapées ;

  • Les malades en phase terminale ;

  • Les prisonniers ;

  • etc.

  • Quels sont les bienfaits des animaux utilisés en zoothérapie ?

Lorsque certaines fonctions biologiques ou intellectuelles sont altérées : mal voyant, mal entendant, déficience mentale, troubles du comportement, perturbations relationnelles ou affectives, l’animal de compagnie remplit auprès de ces personnes des fonctions cumulées de source de sécurité, de substitut comportemental, d’agent intermédiaire, de soutien physique ou affectif, d’éponge pour les émotions, voir de support qui compense la plupart des handicaps.

(https://www.entrepatients.net/sites/default/files/dossiers/zootherapie-ehpad-maria-tanasa.pdf) 

 

L’animal de compagnie apaise, protège, rassure, sécurise, enlève anxiété et angoisse. C’est un allié de confiance qui aide à vivre et croquer la vie à pleines dents.
 

  • Quels sont les animaux utilisés en zoothérapie ?

Selon l’Institut français de Zoothérapie, voici la liste  des animaux les plus utilisés :

  • Le chien ;

  • le cheval de trait ;

  • le poney - l’âne ;

  • la chèvre des Pyrénées ou du Poitou ;

  • Le lama - le lapin nain ;

  • le cochon d’Inde ;

  • le chat ;

  • le dauphin.

Suite à mes recherches, je pense que le chien est un animal qui permettrait d’aider  un enfant porteur d’un trouble oppositionnel.

Le chien est incontestablement le compagnon de l’être humain depuis des millénaires. Ils sont devenus, au fil des ans, dépendants l’un de l’autre. Il permet dès lors de créer une vraie relation et une amitié. Pour des enfants possédant un trouble oppositionnel, il permettrait de travailler sur les problèmes relationnels. Un chien a besoin de communiquer, il n’aime pas être seul. Rien que la présence d’un enfant l’enchante. Les enfants qui présentent des troubles oppositionnels ont beaucoup de mal à créer des relations avec les autres. Ils se sentent souvent jugés et rejetés par leurs comportements, pulsions, émotions inadaptées. Les animaux en général et surtout le chien demandent cette relation. Ils ne jugent pas, ne voient pas la différence entre un enfant « ordinaire » ou pas. La relation qui progressivement se tisse entre l’enfant et le chien, va les réconforter. Ils vont se sentir accueillis, acceptés pour ce qu’ils sont et non jugés.

   

Au niveau des problèmes de communication et d’agressivité, l’enfant face à un chien sera obligé de canaliser son agressivité pour ne pas faire fuir l’animal qui au moindre geste agressif tentera de s’échapper. Un chien est animal qui peut être très peureux et méchant si aucune relation de confiance n’est établie. Dès lors, l’enfant sera obligé d’apprendre à trouver d’autres solutions si le chien refuse de  lui obéir. Il devra se montrer calme et affectueux pour apprendre à communiquer avec le chien. Il devra tenter de communiquer via d’autres modes d’interactions si le sien n’a pas fonctionné pour avoir l’attention du chien  et par conséquent la reconnaissance de celui- ci. Ainsi, par essais-erreurs, l’enfant apprendra à ajuster ses méthodes de communication et à enrichir ses compétences communicationnelles ainsi qu’à canaliser son agressivité.

              

Les séances vont également aider les enfants porteurs de troubles d’opposition dans leurs problèmes affectifs. Rien qu’avec un contact physique (une caresse…), l’enfant va apprendre à donner de l’affection au chien et constater le bonheur que cela lui procure. En retour, il va recevoir de l’affection et de l’attention du chien. L’enfant va créer une vraie relation de confiance.

De plus, un chien a besoin d’un maître, d’une autorité. Les enfants avec un trouble oppositionnel ont des problèmes de domination, d’argumentation, d’acceptation de l’autorité. Lors des séances, ils seront le maître du chien, mais ils devront apprendre à trouver un équilibre sinon le chien prendra peur et la relation de confiance sera brisée.

Les exercices lors d’une séance permettent également de réduire le stress et l’anxiété suite au cadre proposé (souvent en pleine nature, intervenants bienveillants, etc.).

Suite à plusieurs séances, l’estime de soi très faible chez les enfants porteurs d’un trouble oppositionnel sera beaucoup plus importante. L’enfant va apprendre à maîtriser des exercices, des gestes, ses comportements. Il va aussi être en mesure d’obtenir ce qu’il demande au chien, ce qui est très gratifiant.                 

L’enfant, en apprenant à donner des soins quotidiens au chien, tel que le brossage, la nourriture, lui permettra d’acquérir de l’autonomie et une responsabilité qui le rendra fier et grand.

Mais attention, il est important de bien choisir un animal en fonction de  sa race, son sexe, son âge, son éducation, sa réceptivité et de sa provenance. De plus, chaque animal est choisi de manière réfléchie en fonction de son rôle qu’il peut jouer : un dauphin n’est pas un chien.

En Belgique, je ne connais aucune école de type 3 qui utilise la zoothérapie pour aider des enfants atteints de troubles oppositionnels. Pourquoi ? Mes recherches ne sont pas suffisantes pour affirmer que la zoothérapie est fructueuse chez ses enfants, mais cette thérapie ne devrait pas être exclue. Je pense qu’elle peut apporter chez certains enfants une grande aide et efficacité. L’hippothérapie fonctionne très bien, dès lors pourquoi pas la zoothérapie ?
 

J’aimerais beaucoup rencontrer et voir de mes propres yeux des professionnels utilisant cette méthode pour nourrir mon questionnement, car celui-ci se base uniquement sur mes recherches sur internet et cela n’est pas suffisant et incomplet.

Voici quelques liens de documents et sites internet que j’ai exploités qui vous aideront comme moi à vous questionner sur la zoothérapie :

Voici une vidéo  très intéressante d’envoyé spécial sur la médiation animale qui explique le lien important que l’homme tisse avec un animal. Comment les animaux peuvent aider les hommes ? Comment les chiens peuvent-ils aider dans un hôpital psychiatrique ?

introduction troubles oppositionnels 
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