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Dans le cadre du cours “Sociologie du handicap et des personnes à besoins spécifiques” donné par M. Van Langendonckt, il nous a été demandé de faire un travail combinant à la fois une histoire fictive de deux portraits identitaire, un enfant et un adulte sur base d’une photo tirée des jeux “Personita “ et “Persona “ et un résumé d’un texte au choix vu au cours. J’ai choisi le  texte “Nouvelles politiques publiques” d’André Gubbels. J’ai également mis en lien ce texte et mon histoire avec le colloque sur “une école inclusive, aussi pour les élèves avec une déficience intellectuelle ?” à laquelle j’ai assistée le 21 novembre passé.

      Contexte

 

Sous l’influence du combat des mouvements de personnes handicapées, les politiques se sont vues transformées au cours de ces dernières années. Nous sommes actuellement dans un modèle social à savoir le handicap résulte d’une construction sociale de la réalité plutôt que de la nature. Et implique par conséquent par exemple des changements législatifs comme le droit d’égalité.

 

Le droit à l’égalité sert aujourd’hui à combattre la discrimination (la loi du 25 février 2003 adoptée en Belgique tend à lutter contre les diverses formes de discrimination)  et l’exclusion sociale, et à permettre à tous de participer pleinement à la société. De plus, le droit à l’égalité doit permettre la mise en place d’aménagements raisonnables pour les personnes en situation de handicap afin que celles-ci soient correctement intégrées dans la société.

 

Ce nouveau modèle du handicap, dénommé social, met en évidence la nécessité de considérer les personnes handicapées comme des citoyens à part entière avec des besoins spécifiques qu’il faut intégrer à la société et non plus comme des malades qu’il faut aider à se guérir eux-mêmes (vision inspirant le modèle dit médical).

 

Cependant, n’existe-il pas aujourd’hui dans les milieux scolaires un énorme fossé entre la théorie et la pratique quant à l’inclusion des enfants ou adultes en situation de handicap ?

 

Actuellement, le système inclusif devrait être une obligation pour les écoles. Néanmoins, encore trop d’établissements refusent l’entrée d’un enfant atteint d’un handicap.

L'accueil d’un enfant porteur d’un handicap, quel qu’il soit dépend de la bonne volonté d’un établissement scolaire. Mais bien souvent quand celui-ci met un place un projet d’inclusion, il manque cruellement de soutien de la part de certains professeurs, de parents d’élèves, etc. Créer un projet d’inclusion scolaire est difficile et comporte beaucoup d’obstacles or cela ne devrait pas être le cas !

 

De plus, les écoles dites plus traditionnelles visent la performance et la compétition scolaires.  

Dès lors, comment intégrer des enfants ayant des difficultés, des échecs scolaires ?

 

Chaque enfant est différent : il a des compétences, des forces, des faiblesses, des besoins, parfois un rythme différent des autres enfants. Même si sous l’influence du combat des mouvements de personnes handicapées, les politiques se sont vues transformées au cours de ces dernières années, il faudrait aujourd’hui se battre pour une pédagogie inclusive dans les écoles afin d’intégrer réellement les enfants en situation de handicap pour qu’ils deviennent des citoyens actifs et acteurs de demain dans notre société. En tant qu'enseignante et future orthopédagogue je suis très sensible à ces projets d’inclusion scolaire.

      Histoire

 

Marie-Thérèse est une jolie femme âgée de 65 ans. Elle habite dans une charmante petite maison reculée dans les Ardennes belges. Elle était enseignante d’histoire et de géographie dans une école non loin de chez elle. Elle est de nature pétillante et croque sa vie à pleines dents malgré sa retraite depuis 3 ans. Elle aide et travaille en collaboration avec une association qui se bat pour l’inclusion scolaire d’enfants porteurs d’une déficience intellectuelle dans des écoles ordinaires.

 

Jean est un jeune adolescent  de 12 ans atteint d’une déficience intellectuelle  et de troubles du comportement. Il a perdu ses parents à l’âge de 5 ans lors d’un accident de voiture. Depuis, il vit chez sa tante qui se sent dépassée par son éducation qui n’est certes pas toujours évidente tous les jours. Ensemble, ils habitent dans une petite maison à côté de celle de Marie-Thérèse.

A cause des difficultés sociales, cognitives et scolaires de Jean, il a été rejeté par de nombreux établissements scolaires. Sa tante ne sachant pas quoi faire et vers qui se tourner a permis à Jean de  ne plus retourner à l’école malgré l'obligation d’instruction belge. Depuis ses 8 ans, il reste enfermé dans sa chambre et il ne sort pratiquement jamais sauf ce dimanche 24 décembre …

 

Le 24 décembre 2017 à 21h00, Jean reçoit un appel téléphonique d’un numéro inconnu. Doit-il décrocher? Normalement c’est sa tante qui décroche mais, elle n’est toujours pas rentrée… Or, tous les jours elle rentre vers 18h30… Décrocher ce téléphone l’angoisse, il n’aime pas parler au téléphone. Peut-être que sa tante veut lui raconter quelque chose d’important ? Peut-être qu’il lui est arrivé quelque chose?

 

Avant que la dernière sonnerie ne retentisse, Jean décroche le téléphone. Il apprend que sa tante a eu un AVC durant son travail  et qu’elle est maintenant plongée dans un profond coma.

Suite à cette terrible nouvelle, Jean ne sait plus quoi penser, une crise se déclenche, il frappe tout ce qu’il trouve autour de lui, il casse tout, il ne comprend rien, il ne veut pas comprendre ce qu’est un AVC, il insulte sa tante, il lui en veut, il en veut à tout le monde : à tous ces gens qui se moquent de lui, il déteste le monde et les personnes qui l’entourent.

 

Lors de sa crise, il donne un coup violent dans la porte d’entrée qui se brise sur le coup.

 

Marie-Thérèse pendant ce temps, comme tous les soirs, fait sa balade nocturne. Comme tous les soirs, elle passe sans le savoir devant la maison de Jean et de sa tante. Elle s’est toujours interrogée sur ces habitants. Elle n’en avait jamais entendu parler sauf une fois au marché où le fermier avait expliqué : “c’est une infirmière qui y habite avec son fou de neveu. C’est pour cela qu’elle le cache.”

 

C’est en passant devant la porte, complètement cassée, que Marie-Thérèse s'interroge et se demande s’il ne se passe pas quelque chose d’étrange dans cette maison. Elle prend son courage à deux mains et passe sa tête par-dessus la porte : “ Hého, y a-t-il quelqu’un ? “

Personne ne lui répond… Cependant, elle entend des reniflements provenant de la cuisine.

Elle aperçoit un jeune garçon terrifié et pleurant toutes les larmes de son corps.

 

Marie-Thérèse tente de s'approcher de Jean pour comprendre ce qu’il s’est passé dans cette maison et pourquoi il est dans cet état-là. Jean la repousse, lui dit de partir mais Marie-Thérèse ne l’écoute pas et finit grâce à sa bienveillance et à sa douceur à se rapprocher de Jean.

La méfiance de Jean à l’égard de cette dame âgée commence à s’estomper petit à petit …

 

Jean, suite à une intuition inexplicable, se laisse réconforter par cette inconnue.

Il lui raconte toute son histoire : de la mort de ses parents au coup violent sur la porte d’entrée. Choquée et émue par l’histoire de Jean, Marie-Thérèse lui propose dans un premier temps de le conduire à l'hôpital voir sa tante. Jean accepte sa proposition et ils partent ensemble en voiture voir la tante de Jean.

 

Suite à la visite à l'hôpital, Marie-Thérèse accueille Jean chez elle. Elle décide de prendre soin de lui en attendant le rétablissement (ou pas) de sa tante. Pendant plusieurs jours, Jean reste enfermé dans une chambre, il sort à peine pour manger et quand il descend, un silence pesant règne dans la maison.

 

Marie-Thérèse décide d’agir et de prendre Jean en main. Elle remarque bien qu’il ne comprend pas toujours les choses, qu’il contrôle difficilement ses émotions, qu’il se montre agité, colérique, voire agressif etc. Elle s’inquiète également pour son éducation scolaire, car il n’a plus été à l’école depuis ses 8 ans. Il a donc un retard scolaire important mais surtout il a développé une phobie scolaire suite au rejet social qu'il a vécu dû à ses comportements violents.

 

Marie-Thérèse l'emmène voir des spécialistes ( neuropsychologues, psychopédiatres …) pour comprendre exactement ce que Jean a et permettre par la suite une prise en charge adaptée.

 

Par la suite, elle mène un vrai combat avec l’aide de l’association pour laquelle elle travaille pour intégrer Jean dans une école ordinaire afin qu’il puisse s’épanouir et reprendre goût aux apprentissages sociaux et scolaires.

 

Après quelques années, malgré le décès la tante de Jean, le combat de Marie-Thérèse a enfin porté ses fruits même si celui-ci fut difficile pour les raisons expliquées dans le contexte. Une école, à Bruxelles, a décidé d'intégrer Jean dans une classe ordinaire. Après quelques mois d'adaptations, Jean est un enfant heureux qui apprend  à vivre avec ses forces et ses faiblesses. Il est suivi et aidé par une orthopédagogue qui veille à son inclusion scolaire.


 

      Le rôle de l'orthopédagogie dans l’inclusion scolaire

 

Lorsqu’un enfant est atteint d’un handicap, ici dans mon histoire par exemple d’une déficience intellectuelle et d’un trouble du comportement, va être inclus dans une classe et école ordinaire, l'orthopédagogue doit absolument préparer cet accueil en :

 

  • Observant et analysant l’enfant dans différentes situations pour cibler ses besoins spécifiques. En connaissant les forces et les difficultés de l’enfant, l'orthopédagogue pourra mieux mettre en place des outils pour que l’inclusion se passe au mieux.

  • Informant le groupe-classe et l'enseignante sur l’enfant qu’ils vont intégré dans leur classe. Cette information se fait à travers une sensibilisation et une prise de confiance des différences de l’enfant au niveau des élèves de la classe et de l’établissement scolaire.

  • Donnant des outils, des pistes d’aide à  l’enseignant de la classe pour préparer et gérer le groupe classe qui jouer un rôle clé dans l'accueil du “nouvel élève”.

  • Mettant en place une communication entre l’établissement scolaire, l’équipe pluridisciplinaire, la famille et l’enfant-lui.

Sociologie du handicap et des personnes à besoins spécifiques

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